Qu'est-ce que c'était encore que ce bordel ? On n'avait beau survivre à l'apocalypse, s'adapter au monde chaotique qui s'ensuivait, apprendre tous les trucs astuces, il arrivait toujours un moment où une situation inédite se présentait, et aujourd'hui, ça avait pris la forme d'un walker sous acides. Du moins c'était ce qu'Ezio en avait déduit après s'être trouvé nez à nez avec ce zombie complètement illuminé qui lui avait sauté à la gueule comme aucun d'entre ne l'avait encore fait. Il se promenait gentiment dans la forêt, là où il avait placé quelques pièges au pied d'arbres qu'il avait marqués pour pouvoir les retrouver malgré la couche de neige qui recouvrait le sol. Il était venu récupérer les victimes du jour, si tant est que quelques saloperies à quatre pattes se soient laissées prendre, et au détour d'un buisson, un zombie lui avait littéralement fondu dessus. Pas la bouche ouverte et les bras ballants comme dl'habitude, non, il avait bondi à une vitesse hallucinante, et ce qui avait sauvé Ezio, c'était qu'il avait son couteau de l'armée à la main pour sortir les bestioles des pièges. La lame avait trouvé le chemin du front, mais non sans qu'un coup de griffe ne lui passe à deux centimètres du visage.

Il n'avait pas fait dix pas qu'il avait entendu le son caractéristique des walkers en quête de bouffe. Plusieurs, et motivés, on pouvait le dire. D'où sa question muette : c'était quoi ce bordel ? Mais à force de faire des détours de sioux pour essayer de se dégager de l'encerclement de zombies qui était en train peu à peu de se resserrer sur lui, il avait compris qu'il n'était pas tout seul dans sa galère. C'était toujours bizarre de croiser des inconnus, par les temps qui couraient, mais là, ça tenait plutôt d'une communion silencieuse : il n'avait aucune idée de ce que ces gens faisaient là, mais enfin ils avaient bien le droit et des raisons d'y être, là n'était pas la question. En revanche, ils se retrouvaient tous coincés comme des vaches devant l'abattoir, et ça l'amusait moyen. Il ne connaissait aucune de ces personnes, mais plus on était de fou, plus on riait, et aussi dans ce cas précis, moins on avait de chances de crever. Il dégagea son épaule de son fusil, le calant dans ses mains, en se disant que putain, il aurait mieux fait d'adopter le régime alimentaire végétarien de sa femme, au moins à cette heure, il serait au chaud chez lui avec sa petite famille.

Quelle connerie, Dinah n’arrivait pas à croire qu’ils avaient malencontreusement « perdus » des sujets d’expérience dans la nature. Une chose était sûre en tout cas : ce n’était pas de sa faute à elle, ça non. Puis elle n’arrivait pas à croire non plus qu’à cause de toute cette foutue neige, elle avait perdu les autres membres de son groupe, partis essayer de réparer leur bourde. C’est ainsi qu’on se retrouve encerclé par lesdits sujets avec une bande d’inconnus. C’était mieux que d’être seule, cela dit. D’autant plus que les sujets en question n’étaient autres que des zombies qu’elle et ses petits copains avaient légèrement trafiqués. Le but n’avait pas été de les rendre plus rapides, mais c’était le résultat. Ça les rendait plus dangereux par la même occasion et à en juger par la tête que les gens qui l’entouraient faisaient, elle était la seule à en connaître la raison. Et il ne fallait surtout pas que ça change, pour son propre bien. Ce qui faisait qu’elle tâchait de feindre la surprise comme tout le monde afin de ne pas trop sortir du lot.

La jeune femme observa un moment ses acolytes, deux spécimens de type masculin, dont l’un qu’elle connaissait de vue, le grand tout en muscles qui avait l’air de vachement regretter d’être là et puis un autre, beaucoup moins propre. Pour ce qui était des filles, il y avait une blonde, une rousse et puis elle, bel assortiment. La blonde fut la première à s’exprimer, voulant mettre sur pied une tactique de défense. Se mettre dos à dos pour se défendre l’un l’autre, mouais. S’ils faisaient vraiment ça, Dinah les scalperait tous au passage sans même faire exprès.

« Ouais, ouais, faites donc ça. » s’exclama-t-elle tandis qu’elle essayait de s’écarter un peu pour mieux faire tournoyer son fléau d’arme dans les airs.

Aussi modifiés qu’ils puissent être, ces imbéciles de zombies pouvaient essayer d’approcher, elle se mangeraient tous son arme dans la gueule.

Saf avait vu son lot d'horreurs depuis l'épidémie. Elle c'était foutu dans des situations merdiques comme pas possible, s'en était souvent sortis de justesse. Non vraiment elle pouvait dire qu'elle avait quand même endurer un certain nombre de choses qui l'avaient forgés en tant que survivantes. Ça avait toujours été marche ou crève, et le seul repère qu'elle ai jamais vraiment eu, la seule chose stable dans ce monde en crise c'était les walkers, leur lenteur, leur bêtises et leurs grognements. Alors comment vous dire qu'elle en était rester comme deux ronds de flan quand elle était tombé sur l'un de ses monstres remonté comme un coucou suisse qui c'étaient mis à lui courir après. Bordel de dieu lui courir après ! Elle n'avait jamais rencontré un walkers comme ça.

Et apparemment il n'était pas seul puisqu'elle se retrouva acculés en compagnie d'autres survivants sans savoir bien comment ni pourquoi. Ils étaient un beau panel de malchanceux quand même. La situation voulaient qu'ils soient proches cependant Saf se mit le plus loin possible de l'autre montagne de muscles avec des bras qui faisaient deux fois la taille de sa cuisse et de l'autre maboule avec sa sorte de faux, elle tenait un minimum à ses membres. La jeune femme portait son sniper sur l'épaule mais il n'était pas question qu'elle gaspille ses balles, ce serait seulement en cas d’extrême urgence, et pour l'instant ce n'était pas le cas. Enfin ça ne saurait tarder.

 

Tout le monde était à la fête, apparemment. Ezio ne connaissait aucun des petits kamikazes qui se retrouvaient là avec lui, quoi que la femme avec le fléau lui fit forte impression. Y en aurait pas un qui aurait un lance-flamme, tant qu'à faire ? Non ? Bon, apparemment pas. Ça faisait pas mal la gueule, il faut dire que les choses étaient mal engagées. Se mettre dos à dos, il voulait bien, mais pas quand il y avait autant de walkers dans le coin, à son avis, ils finiraient tous par se faire submerger. La petite rouquine semblait déjà vouloir abandonner, alors que l'autre type pétait la forme. Ezio le vit dégainer un couteau.

« Je dirais que mieux vaut éviter de les laisser s'amasser sur nous. Mais si on se la joue chacun pour soi, y en aura forcément qui se feront bouffer. »

Ah ben oui, hein, la meilleure façon de s'en sortir, en vérité, ce serait de tirer dans la jambe de l'un d'entre eux, de le jeter au walkers et de se tirer. Mais ce n'était pas son genre, pas encore. Alors, autant se battre. Il leva son fusil et aligna un zombie, rechargea, en tua un second. Rien à foutre que ça fasse du bruit, de toute façon c'était ça ou crever.

Au final, l’idée de se mettre dos à dos fut abandonnée. Bon ben okay, très bien mais ça serait quand même bien de trouver une solution, sinon, ces walkers attireraient d’autres walkers, certes moins agressifs et plus lents mais ça ne changeait rien au fait qu’avec les zombies, il ne valait mieux pas se laisser déborder, sous peine de devenir l’un des leurs. Le petit nerveux clamait haut et fort qu’il fallait tous les buter. Un p’tit malin, celui-ci. Oui, en théorie ce n’était pas une mauvaise idée mais dans la pratique, ils n’étaient que deux à avoir des flingues et la rousse ne semblait pas avoir envie de faire feu, pas plus que de donner ouvertement son avis, soit dit en passant.

Ce qui était marrant, c’était que dans une situation telle que celle-ci, ils trouvaient encore le moyen de parler et d’essayer d’échafauder des plans. Bref, le survivant-modèle, quant à lui, prônait le travail d’équipe. Mouais, bon, peut-être. Ce qu’elle pensait, elle, c’était que le mieux faire était de se frayer un chemin parmi ces abominations pour sortir de la masse. Mais qu’est-ce qu’elle en savait, après tout ? Ca ne lui était jamais vraiment arrivé auparavant de se retrouver confrontée à des zombies de cette façon. Oui, d’habitude, ils étaient bien attachés dans le labo et lorsqu’elle sortait, Dinah faisait en sorte de leur échapper, pas comme ce jour-là.

Dans tous les cas, les coups de feu avaient commencé à résonner au cœur de la forêt ainsi que d’autres coups tout aussi percutants étaient donnés et pour ne pas être en reste, Dinah elle aussi fauchait quelques têtes décomposées sur son passage. Si ça continuait, ils en viendraient à sa première idée, à savoir se frayer un chemin pour sortie de la foule grouillante mais ça, c’était à condition que tout le monde s’y mette, probablement. Ah quelle belle moralité, tout de même, digne d’un Disney !