Non mais vraiment, c’était quoi encore ces conneries ? Depuis quand est-ce qu’elle et Anna avaient été promues au rang d’éclaireurs, hein ? Habituellement, quand il y avait un truc qui clochait, on envoyait des gens prévus à cet effet pour régler et on ne leur demandait surtout pas à elles de s’en occuper. Des gens prévus à cet effet, ça voulait dire que dans leur groupe, il y avait des éclaireurs, des gens pour qui c’était une vocation. Devlin se rappelait très bien de l’une d’entre eux, elle s’appelait Tayler et quoi ? Pouvait-on en déduire qu’elle aussi était morte ? Puis non, non, en tout cas en ce qui la concernait, elle n’avait pas décidé de prendre part à cette expédition, jamais de la vie, enfin, elle n’était pas stupide, on lui avait simplement dit de partir avec tout le monde.

C’est ainsi qu’on se retrouve acculés par un tas de zombies dans la neige et dans les bois, surtout. Pourtant, Ezio et elle en étaient plus ou moins arrivés à un accord tacite : éviter les forêts autant que faire se peut. Il ne le leur arrivait jamais rien de bon dans les bois pour une raison étrange. Enfin bon, le seul point positif c’était qu’elle était avec Anna. Et Hazel, une ancienne « colocataire » un peu bizarre, si on peut dire. Et aussi une autre fille qui ne lui disait rien. Mais bon, elles ne seraient pas de trop. Et d’ailleurs, en parlant de ça, Anna venait de soulever un point important en posant cette question : pourquoi ils étaient si rapides ? Elle n’en savait foutrement rien mais il ne manquait plus que ça ! C’était quoi la prochaine étape ? Ils seraient intelligents et ce serait alors l’annihilation pure et simple de l’espèce humaine ?

« Je sais pas, ils ont peut-être… hum muté ? »

Dans tous les cas, ce n’était pas le moment de se poser des questions, mais plutôt d’agir et Devlin, qui avait eu la bonne idée de partir avec la nouvelle hache des KFL, faisait de son mieux pour en buter le plus possible. Ce qui était chouette, étant qu’à cette distance, ses couteaux ne lui servaient pas trop et ne parlons même pas de l’arme d’Anna.

Hazel se retourna juste à temps pour loger une balle dans le crâne d'un de ces fichus zombies sous amphétamines. Dans l'urgence, à bout portant, et s'ils étaient certes plus rapides, leurs crânes explosaient tout pareil, de sorte qu'un jus noirâtre éclaboussa le devant de son pull et son cou, juste sous le menton. Si elle n'avait pas craint d'en avaler une gorgée, elle aurait poussé un cri dégoûté, mais avec le temps, elle avait appris à se contenir. C'était toujours aussi dégoûtant, ça, ça ne changerait jamais, mais elle le montrait de moins en moins. Progrès, donc. Elle avait quand même furieusement envie de boire, là, tout de suite, au point que ça lui brûlait la gorge. Et aussi, elle pensait à la manucure low-cost qu'elle s'était offert deux jours plus tôt, mais ça, c'était avant qu'elle ne s'auto-envoie dans la nature à la recherche d'infos sur ces zombies hors du commun, et qui venaient s'écraser par vagues violentes et effrayantes sur les grillages du camping.

Eh bien, il fallait bien qu'elle retrousse ses manches, des fois, mais quand même, elle aurait bien voulu regretter de ne pas avoir demandé à un péquin du groupe d'y aller à sa place. Dans son malheur, elle avait croisé quelques amies, venues s'échouer avec elle par une malchance incroyable dans cette situation : Caleigh, qu'elle avait souvent vu au zoo avec Alistair, Anna, qui comme elle scintillait beaucoup moins que d'habitude, aujourd'hui, et enfin Devlin, avec qui elle partageait quelques gènes communs, par alliance, du moins.

Elle en tua un autre et porta la main à son holster où elle gardait son chargeur de rechange. Elle en avait d'autres dans son sac, mais si les zombies continuaient à se marcher dessus comme ça sans fin, elle n'irait pas loin. Si elles mouraient toutes ici, ça ne l'étonnerait pas. Comme quoi, ça pouvait encore arriver, malgré tout ce temps passé à survivre.

« J'aimerais bien en récupérer un, même mort... »

Non, pas pour l'enfermer dans le poulailler, mais par pure curiosité scientifique. Mais elle allait probablement faire mieux que ça, elle allait devenir l'un d'entre eux, et alors elle aurait toutes les réponses à ses questions - mais n'en aurait plus rien à faire.

Il n’était déjà pas aisé de vivre avec des walkers mais avec des walkers plus rapides n’en parlons pas. Un petit groupe de volontaires se constitua au zoo pour aller à la recherche de réponses pour expliquer ce phénomène étrange. Ils marchèrent un moment dans les bois chacun y allant de sa petite explication sans pour autant pouvoir les confirmer ou non. Et puis la neige et un grand nombre de walkers eu raison de leur petite coalition qui fut contrainte de se séparer. Caleigh se retrouva seule, avec pour seuls moyens de défense son poignard et son arme à feu.

Elle finit par se retrouver avec 3 autres personnes et si elle crut au départ se retrouver avec ses compagnons d’expédition, il n’en était rien. Elle avait pris l’habitude d’être méfiante avec les vivants, mais le fait qu’elles soient cernées par les morts était à cet instant le plus gros danger et s’entraider semblait être le meilleur moyen d’en réchapper. Elle reconnue Hazel qu’elle avait eu l’occasion de croiser au zoo. Sa première réflexion en la voyant fut que la première fois qu’elle l’avait rencontré, elles s’étaient faites kidnapper et enfermer dans une cage cernée de walkers, elles avaient décidemment le chic pour se trouver au mauvais endroit au mauvais moment… Elle ne connaissait pas les deux autres femmes mais elles semblaient se poser la même question toutes les quatre : pourquoi ? Une des deux inconnues parla de mutation. « C’est possible oui » approuva Caleigh se questionnant sur ce qui aurait pu déclencher une pareille mutation. Récupérer un zombie était un bon moyen pour répondre à leurs questions, Caleigh hocha la tête positivement en signe d’approbation pour Hazel. Si elles arrivaient à se frayer un chemin pour s’éloigner de cette masse grouillante, elles pourraient plus facilement en isoler un. Evitant une griffure de justesse, tirant sur ceux qui s’approchaient dangereusement, Caleigh observait le terrain à la recherche d’une échappatoire, un lieu où elles pourraient se retrancher mais la neige ne facilitait pas la tâche. Il fallait qu’elles bougent, elles ne pouvaient pas rester là à attendre de se faire dévorer. « Par-là ! » indiquait-elle en montrant des arbres plus rapprochés songeant que cela bloquerait un peu la progression de certains walkers.

Rien qu’à entendre Hazel, Devlin leva les yeux au ciel mais elle était bien la seule. Ah bon d’accord, il n’y avait qu’elle qui ne voyait pas le moindre intérêt à la capture d’un de ces mutants ? Nickel. Si encore il y avait un scientifique dans la bande… ah mais peut-être l’autre fille. Soit, cette dernière fut la seule à avoir la bonne idée de sortir de là. Pour aller pas très loin et au risque de se faire griffer ou mordre en se frayant un chemin parmi les zombies, mais bon, oui, c’était un peu la chose faire, se disait Devlin tout en songeant également qu’elle était décidément trop vieille pour ces conneries. Et aussi qu’elle était très certainement l’une des dernières personnes à avoir une famille qui l’attendait à la maison. D’ailleurs en parlant de famille, elle croisait les doigts pour que Nessy n’ait pas fait une connerie en surveillant sa sœur, tout seul.

La première à atteindre les arbres fut Anna et la rouquine ne fut même pas surprise de l’y voir grimper. C’était une solution temporaire, ça et Devlin se sentait toujours prise au piège dans ces cas-là. En effet, ça vous sauvait les miches sur le coup mais on ne savait jamais quand les walkers en auraient assez de faire le pied de grue quelque part. Elle ne savait pas ce qu’il en était pour les autres mais elle n’avait pas des masses de réserves sur elle. Sans compter que pour Hazel et l’autre fille, ça ne poserait pas de problème d’en dégommer quelques-uns de là-haut pour dégrossir les rangs, mais pour ce qu’il était d’Anna et elle… elles allaient se contenter de se tourner les pouces pendant ce temps-là ? N’ayant pas de meilleure idée pour le moment, elle grimpa à son tour mais avant cela en descendit trois ou quatre pour se sentir un peu moins inutile.

Tout ça était bel et bon mais elles ne pouvaient continuer de s'extasier comme des groupies face à cette vague de zombies particulièrement rapides et tout aussi agressifs. Dommage avec cette mutation ne soient pas apparues d'autres nouveautés, ça aurait été sympa qu'ils soient certes plus rapides, mais beaucoup plus aimables. Caleigh proposa qu'elles battent en retraite vers les arbres, et Hazel vit Anna grimper carrément dans l'un d'entre eux. C'est sûr que comme ça, elles seraient à l'abri. Mais ensuite quoi ? S'ensuivrait la scène la plus humiliante qu'on puisse imaginer, quatre bonnes femmes perchées dans leurs arbres sous la neige, dans le froid, sans boire ni manger, avec l'envie de pisser qui surviendrait, sans possibilité de descendre pendant peut-être des jours, et même, rajoutons-en dans l'horreur, peut-être qu'elles se mettraient à hurler en chœur d'une voix aiguë dans l'espoir qu'on les entende et qu'on leur vienne en aide, faibles femmes qu'elles étaient.

Eh bien oui, c'était exactement ce qu'elles allaient faire. La vraie solution aurait été que l'une d'elles se sacrifient et parte en courant pour attirer toute la bande pendant que les autres patientaient dans les arbres. Ah ! La logique aurait même voulu que ce soit elle qui le fasse, parce qu'elle était la vieille du groupe, alors que les trois autres avaient encore une longue vie de SDF à subir. Mais là, tout de suite, Hazel ne se sentait pas d'humeur charitable. Elle rejoignit le bosquet d'arbres et grimpa dans le sien comme tout le monde, donc. Une fois bien installée, elle récupéra ses chargeurs et se mit à tirer sur les zombies qui s'amassaient en bas avec méthode. Peut-être bien que le flot finirait par se tarir.

Les arbres semblaient être une bonne issue de secours car ils permettraient de freiner une partie des walkers pendant qu’elles avanceraient. Bonne idée sur le principe, mais avec des zombies beaucoup plus rapides, cela ne leur laissaient pas la marge de manœuvre escomptée. Alors elles montèrent aux arbres, Caleigh tenta d’avancer le plus possible mais finit par faire de même. S’agrippant à une branche, elle se hissa à la force de ses bras pour monter alors qu’un walker tentait de lui griffer les bottes. Arrivée sur sa branche, elle prit grand soin de rester près du tronc afin de ne pas risquer de la voir céder et se retrouver au sol. Reprenant son souffle un instant, elle observa la danse macabre des walkers en se disant que cela pourrait durer un moment. Mais ensemble, elles allaient bien finir par trouver une meilleure échappatoire que ce perchoir… Elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses compagnons d’expédition, priant pour qu’ils aient réussi à rester ensemble et s’en sortir mieux qu’elle. « Vous venez d’où ? » demandait-elle aux deux demoiselles inconnues en espérant qu’elles auraient pu arriver ici en passant par une cabane de chasseur ou même d’un camp qui ne serait pas très loin et qui aurait pu leur porter main forte en entendant les coups de feu à répétition. L’espoir fait vivre après tout non ? Mais pour combien de temps ? Elles n’allaient pas tenir un siège ici… Elle n’aimait pas ça, ce sentiment d’impuissance, elles devaient trouver une solution. Elle passa en revue plusieurs options sans pour autant s’arrêter sur une décision qui la satisfasse. Elle finit par s’asseoir sur sa branche, résignée à l’idée qu’elles devraient patienter un moment avant de pouvoir bouger d’ici, attendant de les voir se dissiper peu à peu à la recherche de nouvelles proies.

Et voilà, pour l’instant, elles étaient toutes hors d’atteinte, mais il y avait des tas d’inconvénients à se retrouver perché dans un arbre. Enfin bon, un seul problème à la fois, s’il vous plaît. Maintenant elles pouvaient discuter, faire connaissance, tout ça et c’est ce que fit l’inconnue en leur demandant d’où elles venaient. Ce à quoi Anna répondit qu’elle ne savait même pas où elles se trouvaient. Okay. Bon, on leur avait demandé de ne pas révéler l’emplacement du QG des KFL à n’importe qui et pour l’instant, force était d’admettre que cette demoiselle était n’importe qui, mais Devlin n’avait jamais respecté les règles et puis surtout, les KFL tiraient à vue sur quiconque approchait, alors on avait vu plus discret, hein.

« Du Loch, près du grand hôtel. »

Par contre, elle ne retourna pas la question car elle savait d’où Hazel venait et pour ce qui était de l’inconnue, soit elle venait du même endroit, soit elle venait du zoo ou d’une secte et toutes celles connues se trouvaient bien trop loin pour leur venir en aide.
Puis entre Anna qui se fabriquait une sorte de harpon et Hazel qui tirait dans le tas, la rouquine se sentait inutile. Bien trop à son goût, même que c’est pour ça que, serrant les cuisses, elle se renversa sur sa branche et donna des coups de hache au hasard. Oui, comme ça. Mais comme toujours avec Devlin, ce n’est qu’après avoir mis en pratique son idée de génie qu’elle se rendait compte que c’était une erreur. Ben oui, avec le sang qui allait monter au cerveau, son cercle d’action très restreint et le fait qu’elle frétille au-dessus de toute cette masse grouillante, elle ne faisait que les exciter sans en toucher beaucoup.

« Mauvaise idée. »

Et puis elle ne pourrait pas faire ça longtemps, sans compter que son manque d’abdos ne l’aida pas le moins du monde à remonter. Mais elle ne demanderait pas d’aide, ça non, jamais. Enfin, peut-être si ça devenait vraiment trop chaud.

Hazel n'était jamais contre un peu de sociabilisation. C'est vrai, quoi, de nos jours, on ne prenait plus le temps de se connaître, on se voyait, on s'entretuait et on s'oubliait. Et puis franchement, est-ce quelles avaient autre chose à faire que parler, pour l'heure ? Pour ce qu'elles en savaient, elles allaient rester là toute la journée et toute la nuit. Et peut-être même toute la journée d'après, et toute la nuit. D'après. Bref, elle savait d'où venait Devlin et Anna et leurs réponses respectives ne l'étonnèrent pas le moins du monde. Avec ces deux-là, apocalypse ou pas, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Hazel adressa un sourire crispé à Caleigh en guise d'encouragement. Ce serait vraiment dommage pour le zoo si la jeune femme mourrait ici, sachant qu'elle était une des rares à posséder une formation médicale - il y a quelques années, Hazel n'aurait certainement pas comparé une vétérinaire à un médecin, mais elle avait eu le temps de voir et de pratiquer son lot de boucherie, depuis, et franchement, maintenant, soigner une bête ou un humain, ça revenait un peu au même, question médecine d'urgence.

« Est-ce que l'une de vous a prévenu quelqu'un de son groupe qu'elle venait dans le coin ? Est-ce qu'on peut s'attendre à voir arriver du renfort ? »

Oui, eh bien, au diable le féminisme, au point où elles en étaient. Encore que, qui sait si, à voir Anna et Devlin donner ainsi de leur personne, elles n'allaient pas finir par voir le flot de zombies se tarir ? Hazel rata quand même un battement de cœur en voyant Devlin jouer les acrobates. Elle attendit quelques secondes, par politesse, puis :

« Tu veux un coup de main, Devlin ? »

Elle voyait d'ici les acrobaties qu'elle-même allait devoir faire pour rejoindre la petite rouquine. Totalement faisable, bien sûr.

Une des deux inconnues répondit à Caleigh qu’elle ne savait pas où elle était, elle comprit donc qu’elle ne savait pas par où elle était passée pour arriver ici. L’autre répondit par contre qu’elle venait de près du grand hôtel. Caleigh n’était pas sans ignorer tout ce que l’on racontait sur les habitants de ce secteur, leur réputation était faite. Toutefois plutôt que de l’inquiéter, cela la faisait se dire que cette femme devait être une dure à cuire, dans le sens où elle ne devait pas se laisser faire et cela ne pouvait leur être que bénéfique en cette situation car cela signifiait qu’elle n’abandonnerait pas. Preuve en était, la voilà qui faisait des acrobaties pour tuer quelques walkers à l’aide d’une hache. Cette simple question l’aiguillait pour se faire une idée sur les jeunes femmes et le sourire d’Hazel convaincu Caleigh qu’elle avait eu raison de tenter d’ouvrir la conversation. « On était à trois mais on a été séparés par les walkers. Je ne sais pas s’ils ont pu rester ensemble… » répondit-elle sur un ton incertain ne voulant pas créer de faux espoirs. Elle se disait que s’ils étaient dans le coin ils avaient sûrement entendu les coups de feu mais encore fallait-il qu’ils aient pu s’en sortir, soient restés ensemble et mieux encore il fallait qu’ils aient préféré changer de trajectoire plutôt que de retourner vers le zoo… Trop de doutes persistaient pour qu’elle se permette de ne compter que sur cette solution pour les sortir de là. C’est lorsqu’Hazel demanda à Devlin si elle voulait de l’aide qu’elle appris le nom de l’acrobate. Elle avait intérêt d’avoir des abdos en béton pour remonter avec sa hache, sinon elle pouvait toujours la laisser tomber ou s’en servir à son avantage : « Est-ce que tu peux coincer ta hache dans le tronc pour t’aider à remonter ? ». Dans le cas contraire, une d’entre elles allait devoir elle aussi jouer les acrobates pour la tirer de là

Suspendue à la branche de son arbre, Devlin entendit tout de même la question d’Hazel et eut très envie de lui répondre quelque chose du genre « toi-même tu sais que personne ne viendra nous secourir Anna et moi. ». Même pas parce qu’elles étaient carrément remplaçables pour les KFL mais parce que c’était la politique du groupe : on abandonne ceux qui sont à la traîne, tant pis pour eux. Et dans le fond, même si elle se trouvait dans une situation périlleuse, elle ne pouvait quand même pas leur en vouloir parce que l’égoïsme était la meilleure façon de survivre à l’apocalypse. Elles n’avaient plus qu’à compter soit sur le clan d’Hazel, soit sur celui de la demoiselle anonyme.

Enfin bref, la rouquine avait d’autres problèmes pour le moment de toute façon. Et manifestement, alors qu’elle essayait de camoufler ça le mieux possible, tout le monde semblait s’en être aperçu. Ah elle avait l’air fin maintenant. Ça ne l’empêcha cependant pas de rouler des yeux tandis qu’on lui proposait de l’aide.

« Non ça va, je peux m’en sortir toute seule ! » répondit-elle avec mauvaise humeur.

Mais c’est vrai quoi, elle s’était fichue dans cette situation toute seule alors elle pouvait s’en sortir toute seule aussi. Et pour commencer, elle allait essayer la technique de la nouvelle tête. Mais ça ne marcha pas, évidemment, parce que tout était trop petit chez Devlin, même ses bras.
Par chance, Anna eut l’idée du siècle en interpellant les zombies. Bon c’était risqué mais pas plus que le reste au final et puis ce qui était cool, c’est qu’elle était assez rapide pour que ça marche. Une fois que la masse grouillante se fut glissée tel un troupeau sur le côté, elle put se laisser tomber pour regrimper immédiatement dans son arbre. Et en fait, elle aurait sans doute mieux fait de rejoindre quelqu’un dans le sien afin que ça ne se reproduise plus, mais bon. Toujours est-il qu’elle s’assit bien sagement, vexée et pas prête de recommencer et tant pis s’il fallait attendre. D’autant qu’elle avait pas mal contribué comme ça.