In this life now you kill or you die. Or you die and you kill.

Un hurlement d'horreur transperce l'air du matin. La douleur est insoutenable, des dents s'enfoncent dans sa chair, des dents humaines, pour lui arracher sa vie morceau par morceau... Elle court, elle fuit l'être aimé. Il ne survivra pas, elle le sait, il est déjà trop tard. Elle voudrait hurler, pleurer, mais personne ne l'entendrait, personne qui ne lui veuille du bien. Elle aurait voulu ne pas y survivre, elle souhaiterait être morte. Cette vie, qu'a-t-elle encore à lui offrir ? Que reste-t-il de l'Écosse, hormis des landes parsemées de cadavres ? Et si seulement il n'y avait que ça, s'il n'y avait que des cadavres, oh elle pourrait le supporter. Sauf qu'ils marchent, ils marchent et ils dévorent les hommes, les femmes, les enfants. Il n'y a plus rien, il n'y a plus d'humanité, il ne reste que la mort, les morts et cette odeur putride qui flotte dans l'air. Il n'y a plus d'espoir. Pas pour elle, pas maintenant qu'elle est seule. Elle attend le moment, tapie dans l'ombre, le moment où elle aussi poussera un hurlement de mort avant de disparaitre à jamais... Et de se relever...



La faim, la soif, la maladie, la nature, les morts-vivants, les êtres humains... Tant de façon de mourir, si peu de vivre. Quatre ans qu'ils s'y confrontent, les survivants. Ils ont oublié ce qu'était un repas, le confort, la sécurité, l'argent. Respirer est leur seul objectif, continuer d'avancer, survivre. L'espoir, ils l'inventent pour se donner du courage, parce qu'ils n'ont rien d'autre, parce qu'il ne semble pas y avoir de fin. Les jours s'effritent et chaque lendemain est plus hostile, plus douloureux. Certains s'assemblent, se divisent, se détruisent. Il n'y a plus de règle, il n'y a plus de loi. Vivre ou mourir. Et pour vivre, ils le savent, ils devront faire l'impensable, ce qu'ils n'auraient jamais fait... Ils ont peur, ils ont la rage, le souvenir des visages ensanglantés de ceux qu'ils ont aimé... C'est ce qui les garde en vie, éveillés, forts, là où ils voudraient s’effondrer. Et quand ils sont plongés dans le noir, le ventre creux, à guetter chaque craquement de branche, à paniquer au son de leur propre souffle, ils se demandent, pourquoi. Qu'ont-ils fait de si mal ?

The world we know is gone, but keeping our humanity? That's a choice.